Les clichés : amour, haine, et baisers sous la pluie
- DB
- 28 nov. 2024
- 3 min de lecture

Les clichés, un mal nécessaire ?
Qui n’a jamais rêvé d’écrire une histoire entièrement originale, sans aucune référence au passé ? Pourtant, même les idées les plus audacieuses naissent souvent d’un mélange d’influences, conscientes ou non, qui façonnent notre imagination. Sans même y penser, une scène de retrouvailles sous une pluie battante peut s’infiltrer au cœur de notre science-fiction la plus novatrice… Mais est-ce vraiment un problème ?
Dans cet article, nous allons explorer cette relation complexe aux clichés et voir comment les transformer en précieux alliés pour enrichir nos récits.
I. Pourquoi les clichés fonctionnent-ils ?
Les clichés servent de langage commun, de repères culturels qui nous permettent de saisir instantanément le genre, le ton, et le rôle des personnages. Par exemple, si une scène met en scène un grand Allemand balafré qui mange une pomme avec un chat sur les genoux, vous comprendrez qu'il s'agit de l'antagoniste d'un film d'action, sans besoin de dialogues d'exposition.
Les clichés touchent également des cordes émotionnelles profondes. Ils activent des mécanismes d'empathie puissants et, souvent, déclenchent un sentiment de nostalgie. Ces codes, ancrés depuis notre enfance, nous rappellent des histoires familières et, même s’ils peuvent sembler dépassés, ils restent attachants. Ce lien affectif est ce qui rend certains clichés encore efficaces aujourd'hui, en dépit de leur répétition.

II. Pourquoi les clichés ne fonctionnent-ils pas ?
Les clichés peuvent rapidement devenir des obstacles narratifs s'ils sont utilisés de manière mécanique. Lorsqu’ils sont insérés sans réflexion, ils brisent l’immersion du public et le rappellent à la réalité de la fiction, le forçant à prendre du recul et à analyser la structure de l’histoire, ce qui nuit à son efficacité.
Le véritable piège des clichés réside dans leur prévisibilité. En se reposant trop sur des lieux communs, l’histoire perd sa fraîcheur et tombe dans la facilité. Un public exigeant attend de l’originalité, des nuances et de la profondeur. Lorsqu'un cliché n'est pas revisité ou intégré de manière subtile, il peut être perçu comme un signe de paresse narrative.

III. Comment faire fonctionner les clichés ?
Les clichés ne sont pas à bannir, mais à dompter. Bien utilisés, ils peuvent enrichir une histoire et renforcer son impact émotionnel. Voici comment les transformer en atouts narratifs :
1. Comprendre le cliché
Reconnaître un cliché est le premier pas pour bien l’utiliser. Une fois identifié, vous pouvez décider de le détourner ou de le subvertir pour vous l'approprier.
3. Intégrez-les avec sincérité
Certains clichés fonctionnent parce qu’ils touchent à une vérité émotionnelle universelle. Une déclaration d’amour à l'aéroport peut être clichée, mais si elle est sincère et bien écrite, elle peut être bouleversante.
4. Transformez-les en clin d’œil
Un cliché assumé peut devenir un atout, notamment dans la comédie ou la métafiction. Par exemple, un personnage qui remarque l’absurdité d’une situation peut en faire un moment drôle, renforçant la complicité avec le public.

En conclusion, les clichés ne sont pas nécessairement un mal, mais une ressource narrative à manier avec finesse. Bien utilisés, ils peuvent apporter profondeur, émotion et familiarité à une œuvre. Mais s’ils sont utilisés sans réflexion, ils risquent de briser l’immersion et de rendre l’histoire prévisible et paresseuse. La clé réside dans la capacité à reconnaître un cliché, à comprendre son potentiel, et à savoir comment le manipuler pour le rendre à la fois original et pertinent.
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